« I see a darkness » de Bonnie Prince Billy résume bien ce qui m’envahit depuis quelques semaines, quelques mois…
Je n’aurais pas dû appeler ce site « Virginie Nahon dessine » mais plutôt « Virginie Nahon dépeint ses états d’âme »…
Cet autoportrait donne le ton. Enfin, je crois. Je ne suis plus tellement sûre de rien.
Est-ce la fameuse crise existencielle des quadras ?
J’en sais rien non plus.
Je sais juste que ce dont j’ai besoin aujourd’hui, c’est de dessiner, peindre, dans le silence ou juste en écoutant de la musique comme ça par exemple.
Ma soeur m’a fait remarquer que je n’étais jamais contente. C’est vrai. Croit-elle que ce soit de gaité de coeur ? J’aimerais tellement plutôt sourire mais j’avoue que la fragilité de la vie m’angoisse.
Mon père est mort le 17 juillet 2018. Il y a 5 mois, mon père, Marcel Hallaine, est parti, emporté par un cancer agressif (Tiens ! Un pléonasme !). En 3 semaines, il a perdu 25 kg. Son torse se couvrait de petites tâches brunes. Ses ongles se déformaient. Il pourrissait de l’intèrieur petit à petit. Et j’entendais sa souffrance silencieuse. Il n’osait pas dire qu’il avait mal. Il m’a regardé, à un moment donné à l’hôpital, avec fatalité, en me disant qu’il avait un cancer. Ce visage devenait tout à coup celui d’un enfant qui prenait conscience de la cruauté de la vie. Une telle surprise… C’était incohérent. On ne doit pas mourrir à 60 ans quand on est encore en forme, quand les cheveux sont encore noirs, que l’oeil est vif, que les envies de vie débordent, quand on prévoit des projets qui impliquent d’autres qui l’aiment, on ne meurt pas quand on a pas terminé notre discussion.
Jamais plus j’irais voir un cadavre, un corps sans vie, une corps vide de vie et d’âme. Mon père avait le visage bouffi à cause du coma dans lequel on l’avait mis. Il ne semblait plus être dans ce corps déjà. Il était laid. Il n’était pas celui qui me parlait une semaine avant. On ne devrait pas voir nos morts.
La puanteur de la vie me donne encore la nausée. Je suis écoeurée et encore plus en colère contre le hazard de cette vie futile et sans but. Je suis agressive et méchante avec ceux que j’aime comme ça, ils ne regretteront pas ma mort ! Pratique la méchanceté ! Je deviens la tatie Danièle des années 2000. Enfin…
Alors, cette année, j’ai travaillé dur pour ne plus à avoir à penser.
Des illustrations pour Unowhy, Orange, CA indosuez, Microsoft, Usbek et Rica, Paris Habitat, une affiche pour une pièce de théâtre, des illustrations pour voilatonmouton.fr,… et des missions de facilitation graphique ou de scribing.
Regardez mon book à peu près à jour.
Et puis, finalement, j’ai oublié ma douleur et mon corps. Du coup, j’ai contracté une maladie qui me forcera à avoir mal jusqu’à la fin : une spondylarthropathie. Une maladie auto-immune dégénérative qui fait souffrir. Ben, comme ça, j’ai une bonne raison de me plaindre.
Alors, 2018 fut une année horrible et j’espère que 2019 me permettra de voir un peu de lumière. J’appréhende le 16 février… La date de mon anniversaire et celle de mon père. Je ne suis plus le cadeau de personne. Et la première personne que j’appelais à cette date là était mon père. C’était drôle de se dire « joyeux anniversaire » mutuellement. Cette absence renforcera mon sentiment de solitude.
Je souhaite rester dans mon atelier jusqu’au 17 juillet 2019. David, mon mari, m’a dit que dans un an, j’irais mieux. Il faut vivre les évènements qui ponctuent les saisons une fois sans mon père pour que l’habitude s’installe et que la douleur soit moins s.
On verra.
Désolée, chers lecteurs, si mon article est glaude et pessimiste mais la vie n’est pas un long fleuve tranquille et je vais écouter l’album « BERLIN » de Lood Reed en boucle pour me purger en pleurant. J’irais mieux après… Jusqu’à la prochaine fois ! comme dirait Zook, la petite sorcière !
Virginie Nahon ( Pleures ! Tu pissera moins !)
Allez ! Amour, gloire et beauté à tous pour cette nouvelle année 2019 qui arrive à grands pas !
Il faudra du temps et ces choses-là ne disparaissent pas vraiment, ils s’atténuent seulement. Néanmoins nous avons quelque chose au fond de nous qui est vivante, qu’il faut cultiver, nourrir. ❤
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